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Test de l’imprimante 3D Form2 de Formlabs

Dans le monde des imprimantes 3D de précision, Formlabs s'est créée un nom en quelques années suite à sa levée de fond spectaculaire sur Kickstarter sa la Form1. S'en est suivi le développement de la Form1+, qui corrigeait alors les défauts de jeunesse du premier modèle et maintenant la Form2 est leur modèle phare.

Je vous propose le test de ce tout nouveau modèle annoncé comme améliorant la qualité d'impression, la fiabilité du processus et simplifiant la gestion au quotidien. Etant en possession de la Form1, puis Form1+ depuis ses débuts, je vais vous présenter cette nouvelle imprimante mais aussi les différences et évolutions entre les deux modèles et voir s'il est éventuellement intéressant de passer au nouveau modèle. N'hésitez pas à consulter le test complet de la Form1+.

Mise à jour le 10 Août : mise à jour après plusieurs mois d'utilisation et diverses corrections.

Une impression en plusieurs parties et en 25 microns avec la résine grise V3. Impeccable !

Mon domaine d'utilisation de l'imprimante est l'impression de figurines, modèles scannés et modèles assimilés aux maquettes, avec quelques incartades vers la bijouterie, le design produit voire du fonctionnel. Je cherche avant tout la précision du détail et la finition des surfaces. C'est pour cette raison que mon choix s'est vite orienté vers l'imprimante de Formlabs pour le SLA et l'Ultmaker 2+ Extended pour le FDM.

Note:
La Form2 testée m'a été gracieusement prêtée par Formlabs. J'ai depuis acheté cette imprimante à titre personnelle. Cet article reflète mon utilisation de la Form2 depuis plusieurs mois.


 

A propos de l'impression 3D SLA et les imprimantes Formlabs

Sans rentrer dans les détails, il est important de comprendre quelques techniques et éléments de vocabulaires dans l'impression 3D, surtout si vous n'êtes pas un spécialiste du secteur.

Il existe deux catégories de techniques d'impressions 3D 'de bureau' abordable : le FDM, qui consiste à faire fondre un fil de plastique selon un chemin précis et le SLA, qui consiste à solidifier de la résine par le passage d'un laser à UVs, selon un chemin encore plus précis. Il existe une variation du SLA qui utilise un vidéoprojecteur et non un laser pour solidifier la résine: le DLP.

Le FDM à l'avantage d'être assez permissif sur les modèles 3D et le processus d'impression 3D avec des consommables peu cher et des imprimantes qui peuvent être très abordables. Par contre, la qualité de l'impression et surtout la précision peut être assez loin du SLA.

Le SLA est une technique qui propose souvent une très grande précision et une très bonne finition de surface, mais les imprimantes sont plus cher, tout comme les consommables et il faut être très méticuleux sur la préparation du modèle 3D. Ces imprimantes ne sont moins permissives sur la préparation des modèles.

Au final, le choix de la technique d'impression va se faire en fonction de la finalité de vos impressions. Si vous souhaitez découvrir l'univers de l'impression 3D et faire des objets assez basiques sans vous ruiner ou alors imprimer en grand (ou très grand !) le FDM est parfait. Mais si vous souhaitez partir dans la précision et la qualité de finition des surfaces, optez pour le SLA.

Le meilleur choix étant d'avoir les deux avec le FDM parfait pour faire des impressions "brouillon" et le SLA pour faire le modèle final/de production.


Packaging et contenu

Lorsque les deux paquets de la Form2 ont été livrés par le transporteur, j'ai cru me casser le dos… La Form2 est lourde et l'ensemble des cartons est bien plus important que le carton de la Form1. Le carton est très épais avec ce qu'il faut dedans pour bien protéger l'imprimante de la délicatesse des transporteurs.

Petit détail pratique, deux poignées sont proposées pour sortir la machine du carton sans trop de difficultés. Toutefois, il est plus sûr d'être à deux pour le déballage.

L'imprimante au fond de la boite et surtout loin des bords du carton. Ce dernier est en double épaisseur.

 

Une des deux poignées située au bord d'un carton qui passe sous l'imprimante. Petit détail très pratique pour soulever l'imprimante du carton principal sans avoir besoin de secouer le tout.

Dans le carton se trouve tout ce qui est nécessaire pour bien commencer, c'est à dire :

  • L'imprimante.
  • 1L de résine dont le type est à choisir lors de la commande.
  • La plateforme d'impression.
  • Un bac de résine.
  • Un support pour tenir la plateforme d'impression lors du décollement des impressions.
  • Les bacs de nettoyage pour les impressions une fois terminées.
  • Divers outils (spatule, pince de précision, pince coupante à bout pointu et spatule pour décoller les impressions).
  • De nombreux gants de protection.

Il ne vous restera plus qu'à acheter l'alcool IPA pour le nettoyage et de l’essuie tout premier prix (en grande quantité. Pensez à anticiper l'achat de l'alcool, c'est un consommable assez difficile à trouver en quantité et prix raisonnable (lien en fin d'article) et le délai de livraison peut vous bloquer dans vos premières productions.

Pensez à garder vos cartons si possibles, ils vous seront nécessaires en cas de problème technique avec un renvoi au fabricant.

 


Spécifications

La Form2 est une évolution du procédé de la Form1+ et l’on retrouve des caractéristiques assez similaires sur le papier. Sachez qu’il faut réussir à voir au-delà de ces chiffres. Vous trouverez donc quelques remarques complémentaires avec certaines spécifications.

  • Volume d’impression : 145 mm horizontal x 145 mm profondeur x 175 mm hauteur - C’est plus grand que la Form1+, mais rapidement, on aimerait plus grand. Toutefois j’ai pu imprimer un objet de 190mm de haut en le mettant en biais. Ce gain de taille est quand même appreciable, surtout si on est habitué à imprimer grand.
  • Laser : 250 mW - C'est deux fois plus puissant que la Form 1+ et le spot du laser est plus précis. Cela joue sur la qualité finale et cela se voit.
  • Puissance nécessaire : 65 W - Contrairement à l’impression 3D FDM qui consomme, le SLA est moins demandeur en termes de puissance.
  • Résine : cartouches de 1L avec puce d'identification - Non, pas de crainte, on peut utiliser des autres résines compatibles !
  • Interface : Tactile - Avec grand écran couleur, très agréable et bien conçu... mais en anglais.
  • Connectivité : USB, Ethernet et Wifi - Et on peut gérer plusieurs imprimantes à la fois via le logiciel. Un régal.
  • Logiciel de gestion de l'imprimante : Preform. Solution propriétaire, très bien conçu et organisé. C'est le même logiciel pour toutes les imprimantes de Formlabs.

On peut imprimer des objets plus grands que ce qui est indiqué dans les spécifications en inclinant les objets. Cela n'est toujours pas possible en fonction des supports et de la forme. Ici les objets en sortie d'impression sur la plateforme de construction.

 

Les spécifications de l'imprimante avec en particulier la comparaison du laser entre la Form1+ et la Form2. Notez la pointe à 100% d'intensité, ce qui donne cette haute qualité d'impression, grâce à une meilleur résolution horizontale.

 


Au premier coup d'œil

La Form2 est massive comparée à sa petite sœur, mais elle tient sur un bureau, à côté d’un ordinateur sans que cela détonne. Sa petite sœur, la Form1+ était déjà un exemple de finition, mais ici, on a la nette impression que Formlabs a beaucoup appris du passé et l'on est vraiment en face d’un produit créé par une société ayant de l'expérience. Le tout inspire la confiance et la robustesse.

Une fois placée à côté de la Form1+, cette dernière fait toute petite et tout "simple". Attention, la Form2 ne fait pas "complexe", mais l'ajout de l'écran tactile, le système de changement de couche différent donne une impression de produit professionnel. D'ailleurs, c'est cet esprit professionnel qui est tout particulièrement marquant pour moi, qui possède l'ancien modèle et cela se retrouve même jusqu’au kit de nettoyage qui est fort bien pensé.

La Form2 à droite et sa petite sœur la Form1+ à gauche sur la photo. A titre de comparaison, l'écran situé tout à droite est un 27".
Aucun problème à garder l'imprimante sur le bureau.

 


Mise en route

Avant de brancher votre imprimante, il est nécessaire de trouver l'endroit où elle se situera et où elle restera. Il est conseillé de ne pas trop déplacer votre machine. Il faut aussi considérer qu'il vous faudra un accès frontal pour remplacer autant les cartouches de résine que changer les bacs et retirer vos impressions. Toutefois, la Form2 n'a pas besoin d'une grande place et un coin de bureau pourra tout à fait suffire, bien qu'un lieu dédié soit conseillé. Sachez que la résine à une légère odeur qui n'est pour moi pas dérangeante, mais un lieu ventilé est forcément à conseiller.

Il ne reste plus qu'à brancher l'imprimante et la connecter à l'ordinateur. Ici, pas de transformateur comme la petite sœur, un simple câble d'alimentation suffit.

Autre étape importante à effectuer avant votre première impression est la mise à niveau de la machine. L'imprimante manipulant du liquide, autant avoir une machine bien à l'horizontale. Ici aussi, la procédure est très facile : un niveau horizontal apparaît sur l'écran et il suffit de tourner les pieds à l'aide d’un accessoire dédié, de façon à ce qu'un point représentant le zéro soit positionné au centre d'un cercle.

De gauche à droite, l'affichage du niveau de l'imprimante à corriger, l'outil permettant de faire la mise à niveau en réglant les pieds et enfin, l'imprimante mise de niveau.

La connexion à l'ordinateur peut se faire de trois façons : USB, Wifi et Ethernet. Mais avant toute chose, vous devez installer le logiciel Preform, à télécharger sur le site de Formlabs. Le logiciel va installer pour vous les pilotes de l'imprimante. Une fois cette étape effectuée, connectez l'imprimante et elle sera automatiquement détectée par le logiciel en USB.

La connectivité de la Form2 avec les connecteurs USB et Ethernet avec en plus le Wifi... et l'ouverture pour les verrous de type Kensington tout à droite. Notez aussi le numéro de série, toujours composé d'un adjectif et d'un nom d'animal (ma Form1+ s'appel "Corbeau Colossal").

Pour le Wifi, il suffit simplement de rajouter le réseau sur l'imprimante et rentrer le mot de passe. L'écran tactile de la machine est un gros plus et l'opération ne prend que quelques instants. Le logiciel Preform reconnaît lui aussi l'imprimante connectée au réseau. J'avoue avoir été impressionné par la simplicité du processus par rapport à d'autres périphériques.

Maintenant que l'imprimante est connectée, reconnue par le logiciel, il ne reste plus qu'à insérer le bac de résine, sa "raclette" (le wiper) et la cartouche de résine.
Pour le bac, il suffit de suivre la procédure en glissant-clipsant celui-ci dans l'espace prévu. C’est une opération qui demande pas mal de force et est assez délicate à faire et au prix de l'imprimante, on a toujours peur de casser quelque chose. Enlever le bac est tout aussi difficile et demande autant de force...

La raclette (wiper) qui est à attacher à l'imprimante.

Avec le bac vient une raclette (wiper en anglais). Celle-ci est mobile et sert à mélanger la résine, aérer le silicone situé au fond et éventuellement enlever des petits bouts d’impressions restés sur ce silicone. Ici aussi, la mise en place est délicate car il faut aussi forcer pour l'insertion et ma première raclette ne passait pas vraiment dans l'espace aloué sans devoir vraiment insister. Entre le bac à insérer et la raclette, c’est pour moi un des points faibles de l’imprimante car je peux imaginer certaines personnes ne pas pouvoir changer le bac ou insérer la raclette sans aide. A l'usage, on s'habitue et tout se passe bien, mais c'est toujours une étape qui nécessite toute mon attention.

Enfin pour la résine, il suffit d'enlever un cache de protection et ouvrir le clapet situé sur le bouchon de la cartouche et la glisser derrière le cache de l'imprimante. Ici, pas de résine à mettre dans le bac par soi-même, l'imprimante s'en charge automatiquement.

Deux cartouches de résines avec, à droite et de haute en bas : le dessous de la cartouche avec la languette de protection de la valve, la valve et enfin, cette même valve que je conseille de pincer pour faciliter le flux de résine, car c'est ici aussi un point faible de l'imprimante  (voir plus bas).

Sachez aussi que l'imprimante propose un système de détection du bac de résine et de la cartouche de résine, de façon à savoir ce qui est chargé. Cela permet de suivre la consommation en résine et éviter de faire une erreur en choisissant une mauvaise cartouche avec un mauvais bac de résine.

Le système optique scellé de l'imprimante avec à droite sur la photo les connecteurs qui vont identifier le bac de résine présent dans l'imprimante.

Petit détail avant de se lancer dans la première impression, il peut être nécessaire de mettre à jour le micrologiciel (Firmware) de l'imprimante. Cela peut se faire via l'imprimante si elle est connectée en Wifi ou alors en téléchargeant le fichier pour l'envoyer ensuite à la machine. Rien de bien compliqué !

 


Les cartouches de résines et les résines compatibles

C'est un point qui fait toujours hérisser les poils d'un grand nombre de personnes : les consommables propriétaires. Mon sourcil s'est aussi levé lors de l’annonce de l’imprimante car j'utilise toutes sortes de marques avec ma Form1+ (MadeSolid, etc...) Avec des cartouches de résines propriétaires, au revoir les autres résines non officielles… mais il n'en est rien !

Formlabs a joué le jeu et permet de déverrouiller certaines fonctions de l'imprimante pour laisser l'utilisateur remplir à la main le bac de résine. Cela laisse ainsi le champ libre à l'utilisateur pour utiliser des résines alternatives. Je précise qu'avec le temps, je suis revenu aux résines officielles, même si le coût en est un peu plus élevé car au final, j'ai quand même de meilleurs résultats (fiabilité, qualité, acès au support, etc.)

Il est important de noter que lors de l'utilisation de l'imprimante en "Open Mode", c'est à dire, sans les cartouches d'origine, que la raclette est désactivée et qu'il n'y a pas de mise en chauffe de la résine. C'est un peu dommage car j'ai du basculer dans ce mode pour utiliser des résines de ma Form1+, donc officielles, qui n'étaient pas disponible en format cartouche.

 


Préparation de la première impression – le logiciel Preform

Pour votre première impression, je vous conseille vivement de prendre un modèle facile à imprimer et sans surprise, surtout si l'impression SLA est une nouveauté pour vous. La frustration peut être grande de rater sa première impression. Il est avant tout primordial de préparer au mieux votre fichier 3D : topologie impeccable, bonne gestion de la taille, évider celui-ci si nécessaire pour économiser en résine et autres petites joyeusetés spécifiques à l'impression 3D.

Il ne reste plus qu'à envoyer le modèle 3D dans le logiciel de gestion de l'impression, Preform. Ce logiciel est développé par Formlabs et ne repose pas sur une solution open-source ou développée par une autre société. Depuis le début de son développement, le logiciel a toujours évolué dans le bon sens avec de nombreuses améliorations et des mises à jour régulières et il en est maintenant au stade de la maturité. Il est évident pour Formlabs que la aprtie logicielle est aussi importante que la partie materiel et c'est ce qui fait aussi le succès de leurs imprimantes auprès des utilisateurs.

Lors du chargement du fichier 3D dans Preform, votre modèle est analysé et si des problèmes topologiques sont détectés, une réparation sera tentée. En règle générale, le résultat est un sans faute. Si ce n'est pas le cas, c'est que votre modèle a des gros problèmes de structures et le retour dans la case logiciel 3D est nécessaire. Petite note, l'outil de réparation est basé sur NetFabb, un leader dans le secteur.

La détection d'erreur lors du chargement dans Preform. La majorité des problèmes classiques seront corrigés en quelques secondes. Pour les cas plus complexes, retour à la case départ dans votre logiciel 3D.

L'étape suivante va consister à orienter le modèle pour ensuite créer les supports. Ces "piliers" vont servir à soutenir l'impression 3D dans l'espace (les joies de la gravité) et permettre de fiabiliser l'impression. Les supports sont toujours quelque chose de délicat à gérer, car mal placés, ils peuvent laisser des traces disgracieuses sur vos surfaces ou tout simplement faire rater l'impression.

Les supports sont pour moi le point le plus compliqué de l'impression 3D et encore plus en SLA qui est, à cause de sa précision, une technologie peu permissive. Toutefois, je préfère gérer les supports avec les impressions SLA que FDM (et de loin), tout simplement parce que le SLA est moins sensibles aux zones de surplomb. Un autre argument en faveur du SLA est aussi la zone de contact des supports bien plus faible et donc plus facile à retravailler en post-production.

Preform propose des outils pour orienter au mieux votre modèle et pour créer ces supports automatiquement. Dans bien des cas, cela se passe très bien, mais pour un modèle hautement détaillé et précis comme ce que l'on génère avec ZBrush, il peut être important d'orienter soi-même le modèle et contrôler tous les supports. Preform propose des outils très pratiques pour vérifier couches par couches le modèle et ajouter et supprimer des supports et changer aussi la taille des points de contact. Je conseille –très fortement- de vérifier -avant chaque impression- toutes les couches une par une. Il vaut mieux perdre 30 min de vérification que de perdre une impression.

Un exemple où la zone grise montrée par la flèche commence à être imprimée, mais sans aucun support à son contact. Preform a mal détecté cette partie à cause de la densité des détails. Cela se corrige en un seul clic, mais il faut pour cela bien vérifier toutes les couches pour chercher ces zones non connectées au modèle ou à un support. Il y avait environ une dizaine de cas similaires sur le modèle de Nefertiti, souvent sur 2-3 couches environ, avant d'être connectées à une autre surface ou support.

Je vous renvoie vers mon test de la Form1+ pour plus d'informations sur les supports et leur implication.

Une fois les supports en place, le modèle positionné sur la plateforme de construction virtuelle, il ne reste plus qu'à cliquer sur le bouton d'impression, de choisir l'imprimante si vous en avez plusieurs et laisser le logiciel envoyer le fichier vers la machine. Une fois le transfert effectué, l'imprimante devient alors autonome.

Preform liste les imprimantes connectés, mais aussi les informations sur le bac et la cartouche de résine. Notez le franglish de l'interface.

 


Première impression

Maintenant que le fichier 3D est prêt, que l'imprimante est à niveau, la plateforme de construction, la cartouche de résine et le bac prêts, on peut lancer le processus d'impression. L'imprimante vous notifie quand le modèle est chargé et il ne reste plus qu'à confirmer par un appui sur son unique bouton le démarrage de l'impression.

Et là, on attend. J'avoue que le démarrage de la première impression fut (très) long car l'imprimante chauffe l'environnement d'impression et la résine à 31°C et cela prend un temps très important. En plus, le remplissage du bac par le système automatique est très (très) lent. Le tout a dû prendre au moins 30 minutes. Une mise à jour récente du Firmware rend ce processus plus rapide en détectant l'utilisation de l'imprimante et donc lance la préchauffe plus tôt.

J'ai eu aussi des notifications de l'imprimante qu'il y avait un souci avec le remplissage. La cause, la valve de la cartouche de résine qui ne s'ouvrait pas assez. Donc sans ce souci de valve, le remplissage intial du bac est un peu plus rapide et si votre bac est déjà rempli, le processus ne prend que le temps de chauffe. Si vous êtes pressés, il est possible de commencer l'impression même si la résine n'a pas atteint une température optimale (31°C).

Au fond de l'imprimante, le système qui va activer l'ouverture de la valve. Ce système fonctionne bien si la valve est elle aussi, pleinement fonctionnelle.

Sur toutes les cartouches j'ai eu ce souci mineur de résine qui ne coulait pas ou pas assez dans le bac. Il est alors nécessaire de retourner la cartouche et pincer la valve pour décoincer le passage de résine… sans mettre de la résine partout. Une fois qu'on le sait, cela ne pose pas vraiment de problème, mais lors de la première utilisation, on se pose des questions. Et une fois la résine chargée et à température, la raclette fait quelques aller-retours pour bien la mélanger et la plateforme de construction descend dans le bac et le laser commence son long travail de solidification de la résine.

La création de la première couche est assez longue, principalement pour améliorer l'adhérence sur la plateforme. C'est un point assez critique du processus, bien connu des utilisateurs d'imprimantes 3D. Ensuite une fois la couche terminée, le bac de résine va faire un mouvement latéral permettant le décollement de la couche fraîchement imprimée du silicone situé au fond du bac, puis s'en suit un déplacement vertical de la plateforme d'impression permettant à la raclette de passer. Cette étape de décollement s'appelle le "peeling".

Le rôle de cette raclette est assez important car au delà du mélange de la résine, elle permet de décoller d'éventuels résidus au fond du bac, souvent source d'impressions ratées (avec la Form1+), mais aussi d'aérer le silicone. Cette étape est assez spéciale et au final, importante, car elle permet de fiabiliser et améliorer l'impression.

La raclette en action. Celle ci-ne dépasse pas la zone qui correspond à la zone d'impression. Sur des petites impressions, le processus est ainsi plus rapide.

Durant cette étape du décollement de la couche et du passage de la raclette, l'imprimante produit un certain bruit qui viendra briser le silence du processus. Ce bruit n'est pas trop dérangeant, mais lorsque vous avez 3000+ couches à imprimer, cela se remarque vite. Toutefois, une musique de fond et on finit par l'oublier. Comparé à une imprimante FDM la Form2 est bien plus silencieuse et ne gène pas si vous êtes comme moi en réunion via internet... contrairement à l'Ultimaker2+ avec mes collègues qui pensent que je passe l'aspirateur dans le bureau !

Vous pouvez surveiller l'impression via l'écran tactile qui vous indique quelques informations comme le nombre de couches restantes, et le temps total estimé avant la fin du processus et l'avancement de la couche actuelle. La mise en pause est tout à fait possible, pour changer par exemple la cartouche de résine.

En fin d'impression, il ne vous reste plus qu'à enlever la plateforme de construction et de passer à l'étape de nettoyage. Le bac de résine quand à lui reste dans l'imprimante et une fois la plateforme dégagée des modèles imprimée puis réinsérée dans la machine, vous pourrez relancer une nouvelle impression.

 


Dashboard

Formlabs propose un tableau de bord dédié à vos imprimante dans le Cloud avec un suivi en temps réel de vos impressions et de la consommation de résine. Cet outil est pratique avant tout quand vous n'êtes pas à côté de votre Form2 et un coup d'oeil sur votre téléphone portable vous permettra de suivre l'avancée de votre impression.

 

 

Le panneau de contrôle sur le site de Formlabs, permettant de suivre la progression de l'impression à distance. Il manque toutefois une petite webcam pour vraiment voir ce qu'il se passe dans l'imprimante.

 

De nouveaux services ont été rajoutés avec en particulier une carte montrant les zones d'usures de vos bacs. Ce point est assez important car il est toujours difficile de voir où sont les points d'usure de votre silicone. Toutefois, il serait plus utile d'avoir cette information dans Preform de façon à faciliter le placement des objets au niveaux des zones les moins usées.

Voici un exemple de carte d'usure d'un bac. Plus c'est sombre et plus le silicone est usé. Notez les petits cercles qui correspondent au supports, suceptibles de laisser des marques sur vos impressions.

 


Nettoyage et finalisation de l'impression

Cette étape est une partie intégrante du processus d'impression et Formlabs l'a bien compris. Car une fois l'impression terminée, il reste encore de la résine liquide sur le modèle et la plateforme de construction, vu que cet ensemble baigne dans le bac de résine. Il faut alors enlever les modèles imprimés de la plateforme de construction, puis ensuite les nettoyer.

Les outils

Pour la première étape, Formlabs a introduit avec cette imprimante deux nouveaux outils : un système de maintient de la plateforme de construction dans lequel on vient la coincer et une espèce de spatule dédiée au décollement de l'impression. Le tout marche à merveille et décoller les objets, souvent très fermement accrochés se fait en quelques secondes, bien qu'il faut être attentif à ne pas forcer au risque de casser son impression. Doucement mais sûrement ! Croyez moi, par rapport aux débuts de la Form1, cette étape devient un régal !

Les outils de nettoyage avec à gauche le système pour accrocher le bac de construction et à droite, les différents outils dont la spatule de décollement des impressions.

 

Le rinçage dans l'alcool IPA

Pour la seconde étape, vous avez deux bacs que vous devez remplir d'alcool IPA. Le premier servira à dégrossir le nettoyage et le second pour le finaliser. Ce double système permet aussi d'économiser l'alcool en changeant principalement le premier bac et en gardant plus longtemps celui du second. Et de l'alcool, on en consomme.

Ici aussi, c'est un système créé sur mesure très fonctionnel et facile à ranger. Avec la Form1+ et son système, c'était une piscine d'alcool alors que là, on garde l'ensemble très propre. Le tout est associé à des gants fournis de très bonne qualité et réutilisables. C'est un point qui peut sembler être un détail mais trouver des tels gants "jetables" n'est pas si évident. D'ailleurs il est dommage que FormLabs ne les vendent pas séparément.

J'avoue que dans certains cas, il m'est arrivé de ne pas faire certaines impressions avec la Form1+ juste à cause du "bazar" engendré par le processus de nettoyage. Avec le système de la Form2, cela ne pose plus problème et on n'hésite pas à lancer une impression.

Les deux bacs d'alcool IPA nécessaire au nettoyage de la résine restante sur les impressions. Dans le bac de droite, on peut observer le système permettant de plonger les objets et les récupérer facilement.

Formlabs propose aussi deux accessoires optionnels, Form Wash et Form Cure qui sont deux machines permettant de nettoyer automatiquement à l'alcool IPA vos impression et ensuite d'effectuer une solidification aux UVs de vos impressions. Ces accessoirs sont avant tout destinés aux professionnels et surtout pour ceux utilisant des résines spéciales. Ce sont deux accessoirs que je ne testerai pas car mon usage ne necessite pas ces deux outils. Autre point, plus de 1 400 EUR pour les deux, je trouve cela -très- cher.

A gauche, le Form Wash et à droite, le Form Cure

Suppression des supports

Une fois l'impression nettoyée à l'alcool, il reste encore quelques étapes, mis à part le séchage : il faut enlever les supports à l'aide d'une pince coupante (fournie) et cette étape est vite délicate en fonction du modèle imprimé. Ces supports sont soudés au modèle 3D, cela veut dire qu'il faut les couper au plus proche de la surface pour minimiser le ponçage. Tenter de les arracher dès le début, comme montré sur certaines anciennes vidéos de FormLabs peut être risqué car cela peut créer des petits trous, voir des micro cassures plus compliqués à rattraper (mastic, etc…). Autre point non négligeable, les résines une fois imprimées sont plus ou moins cassantes, surtout si votre bain d'alcool IPA a été un peu trop long. Donc ici aussi, prenez votre temps, mieux vaut y passer 5 minutes de plus que de casser quelque chose.

De mon côté, j'utilise plusieurs outils comme une pince coupante haut de gamme, des ciseaux fins et longs (achetés au Japon !) et quelques outils de découpe proche du cutter.

Bain d'UVs

En sortie d'impression, la résine n'est que partiellement solidifiée et il peut être nécessaire de passer aux UVs votre impression, ce qui permettra de renforcer sa résistance. Vous pouvez faire appel aux machines pour durcir les ongles ou un simple bain de soleil. Attention à prendre une machine avec des UVs de longueur d'onde de 405 nm. Sachez que je ne passe pas aux UVs mes impressions faites avec la résine grise V3, la solidification effectuée par la Form2 est suffisante.

C'est ici que le Form Cure, cette machine à UV peut prendre toute sa place en ayant des paramètres optimisés pour la résine utilisée, donnant alors un résultat optimum.

Ponçage

On quitte ici le domaine de l'imprimante, mais comme indiqué auparavant, les supports laissent des marques et le ponçage est vraiment utile. Le papier de verre à différents grains est obligatoire, avec tout d'abord un papier à grain moyen à 320 pour passer rapidement à un grain fin de 500 puis de 1000 pour polir la surface. N'hésitez pas à le faire à l'eau pour limiter la poussière de résine. J'utilise aussi des éponges à poncer de différentes tailles. Malheureusement cet "outil" est difficile à trouver, j'importe les miennes du Japon.

L'usage de cutters et outils de découpes fins sont aussi très pratiques pour faire des micros découpes ou faire sauter des bouts de supports un peu trop gros. Ici aussi, j'utilise des outils Japonais fort pratiques.

Une couche d'apprêt (Tamiya L fin gris) sur votre modèle pourra remplir les micro aspérités et mieux voir les zones à corriger et une nouvelle étape de ponçage au grain 1000 donnera une surface impeccable.


Qualité des impressions

Nous arrivons à ce qui intéresse tout le monde : est-ce que la qualité est là ? Oui, sans l'ombre d'un doute ! J'ai toujours clamé haut et fort sur le web et medias sociaux que la Form1+ était une imprimante très précise, mais la Form2 place la barre bien au-dessus. Les effets de strates produits par chaque couche sont très contrôlés dès 50 microns et encore plus en 25 microns.. Au passage et en fonction des résines utilisées, même en 100 microns, on obtient des impressions vraiment bluffantes, surtout avec la résine grise V3. Honnêtement, les impression pourront convenir à bien des usages et comme je le disais en introduction, c'est idéal pour les modèles très détaillés issus de ZBrush.

Le mieux est de voir les résultats avec les images ci-dessous. N'hésitez pas à lire les commentaires associés et cliquez pour voir les photos en grand.

Les différentes parties d'un modèle, toutes imprimées avec la résine gris V3 (gis foncé) ou V2 (gris clair). Le ponçage sera presque inexistant, sauf bien sur au niveau des supports.

 

Les mêmes parties que ci-dessus. On constate au niveau des flèches des petits cercles. Ils sont générés par la couche de silicone qui était trop usagé. Toutefois on voit bien que des détails très fins sont très bien préservés comme le montre la flèche de gauche. Enfin, en regardant de près, on voit quand même les couches, mais c'est vraiment en regardant de très très près.

 

Voici les deux mêmes modèles avec celui de gauche imprimé en 25 micros et celui de droite en 50 microns. Au premier coup d’œil on ne fait pas vraiment la différence, sauf sur les zones qui se terminent à plat, alignés avec le bac.

 

Ici les déflecteurs du Destroyer Imperial Avenger de StarWars (Episode V), de 25mm de haut. Notez la présence des antennes, d'une épaisseur inférieure à celle recommandée par Formlabs. Toutefois certaines parties tout autant fines ont été déformées par le peeling de l'imprimante et jamais je n'aurai cru l'imprimante de produire ce modèle.

 

D'autres photos des modèles du Destroyer Imperial Avenger de StarWars. Cette fois-ci les boucliers déflecteurs ont été modifiés en ajoutant un peu d'épaisseur aux parties trop fines et l'impression est tout simplement parfaite. Remarques aussi les Turbolasers plutôt petits et les tuyères des Sublumniques et Hyper Espace.

 

Han Solo dans la Carbonite. C'est un modèle de 19 cm de haut, imprimé dans la résine grise V3. On est au delà de la hauteur maximum de l'imprimante. Le ponçage a été vraiment minime et la qualité est vraiment la.

 

Le modèle de Nefertiti, imprimé en 100 microns pour 90 mm de haut. Il faut vraiment s'approcher très près pour voir les couches. Aucun ponçage ne sera fait sauf pour les marques de supports, visible sur l'arrière.

Sur la flèche, la signature appliquée au modèle 3D, parfaitement visible. Pourtant l'impression est vraiment petite. Imprimé avec la résine grise V2.

 

Toujours la résine grise V2. Notez la finesse de l'impression proposée par la Form2, on ne perd rien au niveau des détails. L'objet fait 26mm de long.

 


Les différentes résines

Les imprimantes Formlabs supportent un grand nombre de résines, couvrant un large spectre d'utilisation, que ce soit pour de la figurine ou de la précision comme celles utilisées dans cet articles ou d'autres plus spécifiques, telles que la résine flexible, la haute résistance, la calcinable pour les bijoutiers, la dentaire, la haute température, etc... N'hésitez pas à consulter la liste sur le site de Formlabs.

Voici ci-dessous quelques photos des résines testées avec la Form2. Bien qu'ayant en stock la transparente et haute résistance pour la Form1+, je ne les ai pas testés avec la Form2. N'hésitez pas à lire les commentaires et cliquer sur les images pour les voir en plus grand.

La résine grise V2 à gauche et la grise V3 à droite. Cette dernière est plus mat et diminue grandement les effets de couches si caractéristiques aux impressions 3D. Toutefois, elle est un peu plus fragile et cassante.

 

La résine gris V2 en sortie d'impression. La photo a été modifiée pour accentuer les détails et donc les imperfections. Le visage fait 28mm pour une hauteur complète de 50 mm.

 

La résine blanche. Ce n'est clairement pas ma préférée pour l'usage que j'en fais avec malheureusement des couches un peu trop visibles. C'est une couleur qui ne met pas en avant les détails tant que l'on a pas appliqué une couche d’apprêt. Elle est toutefois translucide et pour certaines applications, cela peut être intéressant.

 


La Form2 contre la Form1+ et l'Ultimaker 2+

Ici je ne vais pas comparer les spécifications techniques car on est déjà entre deux mondes différents de l'impression 3D pour la Form2 versus l'Ultimaker et la Form1+ reste quand même la petite soeur de la Form2. On va uniquement se focaliser sur l'utilisation et les résultats.

Le principale avantage de la Form2 sur la Form1+ reste avant tout l'homogénéité des résultats sur tout le modèle avec peu de défauts apparents tandis que la Form1+ laisse apparaître de temps en temps des couches un peu plus visibles que d'autres ou alors certaines parties présentant un peu moins de définition. Mais surtout, pour moi la principale différence reste bien sur l'augmentation de la qualité d'impression, mais surtout la fiabilité de la Form2 avec aucune impression de raté. Avec le système de raclette, la machine est un peu plus permissive si vous préparez mal votre modèle là ou la Form1+ ne laissait rien passer avec en sortie des modèles mal imprimés ou tout simplement des échecs. Je tiens toutefois à tempérer mes propos car l'école de la Form1 fût excellente pour moi, bien que ardue. Je prépare forcément très bien mes fichiers avant de lancer l'impression !
Enfin, la Form2 propose tous les extras tels qu'un volume plus important, le Wifi/Ethernet, la chauffe de la résine, l'interface tactile, ce qui joue aussi en sa faveur.

A gauche, l'impression avec la Form2 et à droite, la Form1+, toutes les deux en 25 microns avec la résine grise V2. De loin, on peut difficilement les départager, mais de près, on constate vite la différence. Surtout la qualité est plus constante sur la Form2 tandis qu'il y a des légères variations sur la Form1+.

Concernant l'impression FDM et l'Ultimaker, la comparaison est plus difficile avec la Form2. Cette première est capable d'imprimer des modèles très fins avec une qualité vraiment impressionnante avec de l'ABS, mais on rentre alors vite dans les soucis d'adhérence, déformation et supports qui sont une plaie (je n'ai pas d'autre terme) propre au FDM. Mais l'Ultimaker a l'avantage d'imprimer très grand (23 x 23 x 30 cm pour moi) et ce pour une fraction du prix par cm3, très loin de ce que propose la Form2.

J'utilise souvent l'Ultimaker pour imprimer un brouillon de l'objet et ainsi le valider et ensuite je passe sur l'imprimante de Formlabs. Ou alors imprimer des objets n'ayant pas besoin de détails très précis, mais vite volumineux.

Une comparaison FDM en bleu et SLA en gris. Le modèle de gauche a été imprimé en ABS avec l'Ultimaker 2+ Extended avec une buse de 0.250mm et des couches de 40 microns. Le modèle de droite a été imprimé avec la Form2 avec la résine grise V2 et en 25 microns.
Bien que l'impression FDM soit de très bonne facture, elle ne tient pas la comparaison avec l'impression de la From2 qui est plus précise.. et 50% plus petite!

 

A gauche, l'impression de Han Solo effectué avec l'Ultimaker 2+ en haute qualité avec du PLA et à droite, l'impression avec la Form2. L'Ultimaker est parfaite pour faire un brouillon à moindre coût, mais pour un modèle final, la Form2 est dans une autre galaxie, très lointaine...

 


Support technique

Le support est un point souvent négligé, tout comme la communauté autour d'un produit. Il est primordial de garder en mémoire que l'impression 3D reste une industrie "récente", avec un nombre de machines différentes assez important. De nombreuses marques d'imprimante proposent des produits alléchants, mais en cas de pépin, vous pouvez vite vous retrouver seul.. avec une machine immobilisée et non fonctionnelle pendant relativement longtemps. J'ai de nombreux temoignages la dessus plus mon experience personnelle...

Formlabs a su créer une communauté assez active via son forum ce qui permet de trouver rapidement des solutions aux problèmes les plus fréquents, aossicé a des articles en ligne. Mais quand le problème est plus sérieux ou urgent à régler, vous pouvez contacter le support technique. Le délai est assez variable pour le client "classique", mais pour les personnes utilisant la Form2/1+ en production, il existe une option payante pour une "Assistance Pro". Pour EUR 599/an, vous avez accès à un support prioritaire y compris au téléphone et surtout, une nouvelle imprimante envoyée pour remplacer celle qui est défectueuse. Certes, l'option est chère pour un particulier/passionné, mais je la conseille vivement aux pros. J'ai eu de nombreux échanges avec le support qui m'a vraiment impressionné avec des captures d'écran montrant des soucis sur mes modèles ou des fichiers édités pour m'apporter des solutions ou des optimisations à mes process, le tout dans la journée ou au pire dans les 24h.

 


Prix

J'aurai pu intégrer cette section dans la conclusion ou les plus ou moins associés, mais je souhaitais faire un point dessus. Le prix de l'imprimante est de 3960 EUR TTC (hors frais de port). Comparé à certaines imprimantes FDM, on peut vite trouver cela cher. Il est important de prendre du recul sur ce que l'on veut faire avec une imprimante et la qualité souhaitée et de l'investissement personnel.

On me pose souvent la question de quelle imprimante acheter et pour les usages. Pour le FDM, je conseille vivement l'Ultimaker. Le nouveau modèle est vendu à 3 590 EUR TTC. Certes, cela correspond à comparer des pommes avec des oranges, mais la différence de prix est faible par rapport à la Form2. Donc pour 400 EUR de plus, vous pouvez passer dans le monde du SLA... Après, il faut aussi comparler le coût par impression qui n'est pas le même.

Si votre but est de faire de la production, si vous souhaitez compter sur une une technologie éprouvée, de qualité et axée autour d'une communauté active, il peut être important de considérer un modèle sérieux qui "marche". Des exemples d'imprimantes "qui ne marchent pas" à pas cher, il y en a un beaucoup et j'ai expérimenté moi-même et des amis très proches en ont fait les frais. Ne sous-estimez pas ce point, surtout si votre travail/business en dépend.

Bref, le prix de l'imprimante me semble justifié, même en rajoutant les consommables qui gonflent la note au fils du temps, au vu de la qualité de la machine et des impressions. Seul le prix des deux accessoirs Form Cure et Form Wash me semblent vraiment excessifs. Certes, c'est intégré à l'ecosysteme et c'est bien pratique, mais les solutions alternatives à moins cher existent et le système de kit de nettoyage fournit avec l'imprimante est largement suffisant.

 


Conclusion

Cette imprimante est le "Choix de Polysculpt", pour tous ceux qui sont dans la figurine ou autres impressions qui nécessitent des détails fins, créés avec ZBrush par exemple. Cette imprimante m'a donné encore plus envie de créer pour pouvoir ensuite imprimer mes modèles. Elle est fiable, bien conçue, et surtout, c'est une machine mature. Certes, on pourrait toujours vouloir plus grand, plus rapide, mais la solution proposée par la Form2 marche, et terriblement bien. La qualité des impression est égale à ce que propose certaines imprimantes industrielles pour une fraction du prix.

Pour revenir sur la fiabilité, point critique, je n'ai raté qu'une seule impression depuis que j'ai la machine et c'était du à un souci logiciel, corrigé depuis. Certes, je connais en détail la préparation des modèles, mais comparé à la Form1+, je lance mes impression sans stress d'echec et c'est pour moi un des points majeur de l'imprimante.

Bien que le prix ne la mette pas à la portée de toutes les bourses, si l'on considère la qualité obtenue et sa gestion au quotidien, celui-ci est tout à fait justifié. Bien sur, pour les passionnés tels que moi qui ne peuvent pas rentabiliser cette machine, on regarde de plus près à l'usure un peu trop rapide des bacs et tout autant à la consommation de résine, qui sur du long terme, représentent une dépense non négligeable. Il est toujours possible de passer par des résines moins chères ou de tenter de refaire les couches de silicones soi-même mais en ayant testé les deux, j'en suis revenu. Pour un professionnel, cette imprimante est vraiment un outil à posséder.

Enfin peu de points vraiment négatifs si ce n'est une imprimante un peu plus lente que sa petite sœur. L'autre vrai problème est l'aspect chimique important qui nécessite gants, local aéré, bien qu'avec la Form2, ces problèmes sont vraiment limités. Et cet aspect chimique est lié à la technologie SLA et pas vraiment l’imprimante. D'ailleurs, comparé à la Form1+, le facteur chimique est vraiment minimisé, grâce aux nouveaux outils de nettoyage.

Formlabs a vraiment signé une imprimante idéale pour tous ceux qui comme moi, sont dans le détail et la figurine et au vu des nombreuses résines disponibles maintenant, je suis sûr que de nombreuses autres industries apprécieront tout autant cette machine.

Les plus

  • Couches quasi invisibles en 25 microns sur la majorité des impressions avec la résine grise V3.
  • Excellente qualité d'impression générale à toutes les résolutions.
  • Remplissage automatique du bac.
  • Impression en 50 microns de qualité très suffisante pour la majorité des besoins.
  • Excellente finition de l'imprimante.
  • Logiciel de gestion d'impression arrivé à maturité avec des options de modification des supports avancés.
  • Kit de nettoyage très fonctionnel et de meilleure qualité que la génération précédente.
  • Ergonomie du menu de l'imprimante (+ touch).
  • Connectivité (USB, Wifi, Ethernet).
  • Volume d'impression.
  • Supporte les résines "compatibles".

Les moins

  • L'impression SLA implique des produits toxiques/chimiques, nécessitant un lieu ventilé, surtout pour la phase de nettoyage / rinçage.
  • Imprimante un plus lente que la génération précédente, surtout lors de l'utilisation d'un bac de résine neuf.
  • Un peu plus bruyante que la génération précédente.
  • Accessoires optionnels Form Cure et Form Wash trop cher.

 

 

 

.

 

 

 

 

 

 


Mes conseils divers

  • Je conseille vivement l'utilisation d'un onduleur : rien de pire que de rater une impression de 40h à cause d'une micro coupure électrique. J'ai un onduleur assez puissant, qui permet à la Form1 de marcher environ 20-30 min en mode batterie. Vous pouvez opter toutefois pour un modèle plus entrée de gamme pour juste gérer les micro-coupures, mais un plus gros onduleur vous permettra de brancher dessus votre ordinateur. Dans mon cas, les trois imprimantes sont branchées dessus.
  • Prenez de l'alcool IPA en grande quantité si possible. Mieux vaut le changer un peu trop souvent que pas assez. Lorsque celui-ci est saturé par la résine, son pouvoir de solvant diminue fortement. Il faut environ 6L d'IPA pour remplir els deux bacs.

 


Où acheter l'imprimante

Si vous avez acheté l'imprimante suite à mon test, n'hésitez pas à me le dire et partager avec moi votre avis sur la machine !

  • Makershop.fr : un revendeur par qui je passe pour mes achats d'impression 3D. J'ai beaucoup échangé avec eux et aussi leur service technique, je recommande vivement. J'ai acheté ma Form 2 et mon Ultimaker 2+ chez eux.
  • Formlabs.com : la boutique officielle. Les expéditions se font depuis l'Europe, donc pas de surprise de douane ou d'expédition à rallonge.

 


Galerie

Voici quelques images complémentaires agrémentées de commentaires.

Voici ce qui reste après les impression, de nombreux supports. Ces parties ne sont pas réutilisables et non recyclables. De plus, cela représente un volume de résine non négligeable et use de façon anticipés la couche de silicone. Mais c'est un problème commun à l'impression SLA et non spécifique à la Form2.

 

Le même modèle imprimé en 25 et 50 microns. la différence est minime entre les deux. Notez les marques de supports sur le haut de la tête, d'ou l'importance de bien positionner son modèle de façon à avoir les supports sur les zones facilement ponçables.

 

Impression de 100 microns, pour 90 mm de haut, sans travail de ponçage. Le modèle est brut d'impression, sauf la suppression de supports.

 

Cupidon, imprimé en 25 microns avec la résine grise V2. Ce fut un modèle délicat à gérer à cause de l'arc très fin.

 

La première version de "Han Solo dans la Carbonite", imprimé dans la résine grise V2. La photo de droite a été prise de façon à accentuer l'aspect des couches, qui se voient bien mois dans des conditions normales, comme le montre la photo de gauche.

 

Une autre vue du second modèle, imprimé avec la résine grise V3 cette fois-ci, plus une couche d'apprêt grise. 190mm de long.

 

Des impressions en sortie d'imprimante, sans post-process. C'est déjà très propre à l’œil.

 

Une petite vue pendant l'impression avec le laser qui apparaît vert, simplement à cause du orange du capot de protection. Le faisceau est violet autrement.

 

Observer son impression sortir de la résine est toujours quelque chose de passionnant à voir. C'est un peu donner vie à ses créations et pouvoir les toucher ! Le passage du virtuel au réel !

 

La plateforme de construction de la Form2. Elle est composée d'une surface légèrement granuleuse de façon à améliorer l'adhésion de la première couche et contrairement à la plateforme de la Form1+, elle est dépourvue d'écrous.

 

Un bac de résine avec sa couche de silicone usée. Vous pouvez constater tous les petits points qui sont en fait principalement les traces des supports très très haut qui ont nécessités de nombreux passages du laser. Au milieu sur la gauche, une partie plus opaque, résultant aussi de nombreuses impression à cet endroit.

13 Commentaires

  1. Antoine B

    Bravo Thomas, encore un superbe boulot très bien documenté !

  2. Yann Schmidt

    Article vraiment très intéressant !
    Cela donne envie de créer, en effet.

    Allez, retour au tutos ZBrush!

  3. Rino Côté

    Bonjour Thomas.

    J’ai une Form 1+ à la maison et je vais acheter une Form 2 pour le travail ce matin. J’étais confiant en la form 2, mais tu répond à certaines questions que j’avais.

    Merci pour la vidéo. Très beau travail. Une analyse exhaustive et pertinente.

  4. Chrisophe

    Bonjour Thomas,

    Merci pour cette analyse intéressante. Avez-vous eu l’occasion de tester la Liquid crystal? C’est aussi une imprimante 3D SLA. J’ai vu des impressions réalisées avec cette imprimante, j’ai été très agréablement surpris mais je n’ai pas vraiment trouver des gens qui ont fait une analyse objective comme vous l’avez faites ici.

  5. Loic

    Bonjour
    Très bien documenté
    J’utilise depuis plusieurs une formlabs 2
    Mon soucis est le suivant quand il reste un quart de résine et que je souhaite imprimer un plateau qui dois consomer plus de cette quantité
    Je dois changer de cartouche
    Mais comment utiliser le reste ?
    La puce contenu dans la cartouche ne détecte pas un remplissage de celle-ci
    Merci pour vos information
    Loic

  6. Thomas

    Loic : désolé du manque de réponse, je croyais l’avoir fait (par email peut être ?)
    Tu peux lancer l’impression et changer la cartouche durant le processus d’impression. Tu peux aussi débrayer le processus de detection des cartouches et passer en mode « open ». C’est ce mode qui est utilisé pour utiliser des résines compatibles.

  7. Eric Guillon

    Bonjour Thomas,
    Je possède une Form2 et je cherche à imprimer avec de la résine Rouge en mode Open. Peux-tu m’orienter vers une marque de résine qui fonctionne avec la Form2 ? Si je prend une résine pour SLA avec comme spectre laser 405 nm est-ce que cela conviendra ?
    J’ai trouvé les liens suivant :
    http://www.3dlor.fr/nos-resines/industrielles/boutique/freeprint-resine-sla-3d/
    http://okego.fr/resine-uv-sla/12469-resine-uv-machines-3d-rouge-hard.html

    En tout cas merci pour ce test tout à fait précis et intéressant.
    Eric.

  8. Thomas

    Bonjour Eric,
    Le premier lien ne marche pas pour moi (en tout cas du pays où je me trouve actuellement)
    Pour la seconde, si je ne me trompe pas, c’est les résines d’une autre marque rebrandée, assez populaire pour certaines machines DLP.
    J’avoue ne pas avoir essayé de résines compatibles depuis les MadeSolid que j’ai plutôt apprécié. Ce que j’ai avec la Form2 me convient parfaitement même si le prix est plus élevé. Mais je ne veux pas perdre l’usage du wiper et du remplissage automatique, donc je reste avec les officielles…
    Désolé de ne pas pouvoir aider plus 🙂

  9. ROFFE

    Quel Test !! Merci pour cette quantité de détails !!
    J’ai une question : je souhaite réaliser des prototype de jeux de société et parfois il y a la nécessiter de réaliser plusieurs petites pieces identiques. Est)il possible d’imprimer plusieurs elements sur la plaque d’impression ou c’est un par un obligatoirement ?

  10. Arnaud

    Bonjour,

    Magnifique presentation rbavo !

    j’aurais une petite question complémentaire (a moins que je sois passé à travers).
    A titre d’idée, concernant la reproduction de Han Solo figé, quelle quantité de matière a été necessaire ? (j’hesite à me procurer cet equipement et pour des objets de cette dimension, j’aimerai avoir une petite idée du cout pour cette piece).

    Un grand merci par avance et encore un grand bravo !

    Arnaud

  11. Thomas

    @Arnaud : Pour Han Solo, ma version 2 (un peu plus grande, au maximum possible de l’imprimante), il y a 107 mL de résine. Cela correspond à Han solo, le socle et les 8 panneaux latéraux. La figurine est évidée, donc ce n’est pas un pavé plein.

  12. Gomes

    Merci pour le super article.
    Mais j’aurais une question à la fin de l’impression ont doit nettoyer le bac ? Passer la résine dans un filtre ? Merci

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